L’alphabet-monde, l’histoire d’un livre en co-écriture
La démarche de « l’alphabet-monde, ou une histoire de lettres »
On commence.
Depuis quelques mois, plusieurs personnes et groupes travaillent autour de l’écriture et l’illustration d’un livre en co-création.
On commence à produire des images. Formes étranges et subtiles.
On a commencé avec la création de tampons pour reproduire l’alphabet latin et l’alphabet arabe.
On fabrique des formes géométriques pour reformer des alphabets.
Les alphabets. Outils des civilisations à travers le monde.
L’alphabet. Ces lettres qui prennent vie par l’écriture.
L’alphabet. Construction d’une culture et l’art de former des sons.
On tente de tracer des lettres à l’encre de chine, ou encore avec des bouts de papier (le quilting).
Encore le travail des mains. Fortes, fines, fragiles ou sûres.
On commence à écrire. Assembler des lettres.
Passer du son au sens.
On s’est collé à une grande table. Écrire à plusieurs des poèmes.
Dans le noir, ou encore avec la main gauche.
Chacun écrit deux vers de cinq syllabes,
puis un vers de sept syllabes
puis on les met sur la table.
On pioche.
Ça fonctionne. Ou pas.
Beauté qui arrive.
Les mots comme des cadeaux s’articulent entre eux.
On réécrit.
On commence à avoir de la matière. Les feuilles griffonnées s’empilent.
On aborde la question du racisme. Ce mot qui paraît d’un autre siècle.
Aucun alphabet ne devrait subir de formuler ce mot.
A s’écouter, personne n’est raciste dans notre entourage.
On parle d’ouverture, de bienveillance, mais ça ne colle pas à la réalité du quotidien.
La réalité de la rue, de la loi immigration, du monde du travail.
Être raciste : combien de formes et combien de gestes ?
On commence à poser des questions à des adultes en construction.
Est-ce que les races existent chez les humains ?
Certaines répondent oui.
Et si on repartait des définitions.
On parle de racisme mais les races n’existent pas au niveau génétique. C’est prouvé.
Mais alors de quoi parle-t-on ?
Tout est fait pour être flou.
Même l’étymologie du mot race est flou.
Et le besoin de comprendre perdure.
On part de nos expériences.
As-tu déjà vu ou subi un acte raciste ?
Oui.
Non.
On déroule.
On se met en scène, par deux, devant le groupe.
On essaye de jouer une scène qui raconte la situation de discrimination.
Et on se demande quelle réaction on peut avoir face à ces phrases.
S’affûter à réagir.
Se préparer à lutter.
Ne rien laisser passer.
Rassembler de la matière pour concevoir un guide d’autodéfense contre les attaques racistes.
Pour soi ou pour les autres.
On commence à s’enregistrer.
On se pose des questions, on enregistre ce que les personnes ont envie de dire.
L’outil de la radio plaît.
On se parle.
On écrit.
On s’enregistre.
On construit.
De la main à la pensée.
On commence à inventer un nouvel alphabet.
A partir des sept alphabets utilisés à la Fontaine d’Ouche, on découpe des bouts de lettres, on colle, on crée de nouvelles lettres.
On les agrandit, les découpe et on les encre.
Elles passent sous la presse et ressortent en noir et blanc.
On a commencé à écrire un livre de façon collective.
Un livre qui parle de nous. Un livre qui parle de vous.
Un livre pour lutter.
Si vous avez envie de partager cette aventure avec nous, que ce soit pour l’écriture, l’illustration, dites le nous !
Les podcasts à écouter ici :
Et l’exposition à retrouver à la Maison-phare jusqu’au 28 février, ainsi qu’à la bibliothèque jusqu’au 17 février.
Dans le cadre du festival Modes de Vie avec le Conservatoire à Rayonnement Régional de la Ville de Dijon, le collège Rameau, l’école Alsace, le CESAM, la bibliothèque de la Fontaine d’Ouche et Radio Dijon Campus